Cappadoce

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Göreme National Park and the Rock Sites of Cappadocia

In a spectacular landscape, entirely sculpted by erosion, the Göreme valley and its surroundings contain rock-hewn sanctuaries that provide unique evidence of Byzantine art in the post-Iconoclastic period. Dwellings, troglodyte villages and underground towns – the remains of a traditional human habitat dating back to the 4th century – can also be seen there.

 

Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

Situés sur le plateau central d’Anatolie, dans un paysage volcanique sculpté par l’érosion qui a formé une succession de crêtes montagneuses, de vallées et de pics connus sous le nom de « cheminées de fées » ou hoodoos, le parc national de Göreme et les sites rupestres de Cappadoce s’étendent sur une région qui couvre les villes de Nev?ehir, Ürgüp et Avanos, les sites de Karain, Karl?k, Ye?ilöz, So?anl? ainsi que les cités souterraines de Kaymakl? et de Derinkuyu. La zone est bordée sur ses flancs sud et est par des chaines de volcans éteints, avec l’Erciyes Da? (3916 mètres) d’un côté et le Hasan Da? (3253 m) de l’autre. La densité de ses cellules, églises, villages troglodytiques et cités souterraines creusés au cœur de la roche  en fait l’un des plus grands et des plus saisissants ensembles rupestres au monde. Fascinante d’un point de vue géologique et ethnologique, l’incomparable beauté du décor des sanctuaires chrétiens fait aussi de la Cappadoce un des meilleurs exemples de l’art byzantin de la période post-iconoclaste.

On pense que les premiers signes de l’activité monastique en Cappadoce remontent au IVe siècle, lorsque de petites communautés anachorètes, suivant les enseignements de Basile le Grand, évêque de Kayseri, ont commencé à occuper des cellules creusées dans la roche. Plus tard, afin de résister aux invasions arabes, les communautés ont commencé à se regrouper dans des villages troglodytiques ou des cités souterraines telles que Kaymakli ou Derinkuyu qui leur servaient de refuges.

Le monachisme était déjà bien établi en Cappadoce à la période iconoclaste (725-842) comme l’illustre la décoration de nombreux sanctuaires qui n’arboraient qu’un minimum de symboles (le plus souvent des croix sculptées ou peintes à la détrempe). Cependant, après 842, de nombreuses églises rupestres en Cappadoce ont été creusées et richement décorées de peintures figuratives aux couleurs vives. Parmi les églises situées dans la vallée de Göreme, on trouve Tokal? Kilise et El Nazar Kilise (Xe siècle), Ste Barbara Kilise et Sakl? Kilise (XIe siècle) ainsi que Elmal? Kilise et Karanl?k Kilise (fin du XIIe siècle-début du XIIIe siècle).

Critère (i) : Les sanctuaires rupestres de Cappadoce constituent, par leur qualité et leur densité, une réalisation artistique unique offrant un témoignage irremplaçable sur l’art byzantin de la période post-iconoclaste.

Critère (iii) : Les habitations, villages, couvents et églises rupestres conservent l’image « fossilisée » d’une province de l’Empire byzantin entre le IVe siècle et l’arrivée des Turcs seldjoukides (1071). Ils sont, en conséquence, les vestiges essentiels d’une civilisation disparue.

Critère (v) : La Cappadoce constitue un exemple éminent d’habitat humain traditionnel devenu vulnérable sous les effets conjugués de l’érosion naturelle et, plus récemment, du tourisme.

Critère (vii) : Dans un paysage impressionnant, témoignant de façon spectaculaire des forces de l’érosion, la vallée de Göreme et ses alentours présentent des exemples mondialement reconnus et faciles d’accès, de reliefs naturels de hoodoos et d’autres caractéristiques d’érosion d’une grande beauté et qui interagissent avec les éléments culturels du paysage.

Intégrité

Le parc naturel de Göreme et les sites rupestres de Cappadoce, ayant fait l’objet d’une utilisation et de modifications considérables par l’homme au cours des siècles, sont un paysage harmonieux qui conjugue l’interaction et l’habitat humain avec des reliefs naturels spectaculaires. Des tremblements de terre ont provoqué quelques dommages à certains cônes et colonnes mais cela est généralement considéré comme un phénomène naturel. Il est cependant fait état d’une surexploitation touristique et de quelques actes de vandalisme, en outre certaines structures incompatibles avec le site ont été installées.

Les processus d’érosion qui ont façonné les structures de roches de forme conique si remarquables, continueront de créer de nouvelles « cheminées de fées » et de nouvelles colonnes de roche. Cependant en raison du rythme de ces processus, les valeurs naturelles du bien sont susceptibles d’être menacées par un usage inapproprié. Les caractéristiques culturelles du bien, tels que  les églises creusées dans la roche et les éléments culturels associés, qui risquent principalement d’être minées par l’érosion et de pâtir d’autres processus naturels ainsi que du tourisme de masse et des pressions liées au développement, ne pourront jamais être remplacées. Ces processus continuent d’accroitre les risques pesant sur le bien. Certaines des églises mentionnées par les premiers spécialistes, tel C. Texier, H.G. Rott et Guillaume de Jerphanion, ont désormais disparu.

Authenticité

Le bien répond aux conditions d’authenticité car ses valeurs et leurs attributs, y compris son cadre historique, sa forme, sa conception, ses matériaux et le savoir-faire utilisé reflètent les valeurs culturelles et naturelles reconnues dans les critères d’inscription.

Étant donné les difficultés techniques propres à la construction dans cette région où il s’agit de creuser des structures dans la roche naturelle, et de créer une architecture en retirant des matériaux au lieu de les assembler pour constituer les éléments d’une construction, la structure morphologique sous-jacente et les difficultés inhérentes à la manutention des matériaux ont freiné les élans créatifs des bâtisseurs. Ce conditionnement de l’effort humain par des éléments naturels est resté inchangé au cours des époques et des civilisations qui se sont succédées, influençant ainsi les conceptions culturelles et les capacités techniques des générations successives.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le bien du patrimoine mondial « Parc national de Göreme et sites rupestres de Cappadoce » fait l’objet d’une protection juridique au titre de la Loi de protection des ressources culturelles et naturelles No 2863 et de la Loi sur les parcs nationaux No 2873. En outre, au titre de la Loi No 2863, des zones de conservation naturelle, archéologique, urbaine et mixte (archéologique et naturelle), deux cités souterraines, cinq villages troglodytiques et plus de 200 églises creusées dans la roche, certaines d’entre elles étant décorées de nombreuses fresques, ont été inscrits au registre des monuments et sites immuables.

La protection juridique, la gestion et le suivi du parc national de Göreme et des sites rupestres de Cappadoce relèvent des administrations gouvernementales nationales et régionales. Les Conseils régionaux de conservation de Neysehir et de Kayseri sont responsables de la tenue du registre des monuments et des sites, y compris de mener toutes les tâches en lien avec la protection juridique des monuments et bâtiments inscrits et d’approuver les travaux en matière de restauration. Ils évaluent également les plans de conservation, tant au niveau régional qu’à celui des zones de conservation, établis par les autorités nationales et/ou locales (p. ex. municipales).

Les études préparatoires à la révision et à la mise à jour du plan actuel de conservation et d’affectation des terrains de 1981 (Plan de développement à long terme du parc national de Göreme) ont été achevées en 2003. Les principales décisions en matière de planification concernent les zones de conservation naturelle qui doivent être protégées telles que déclarées en 1976. Les modifications mineures dans les aires périphériques des zones d’habitation et dans l’aménagement spatial des villes situées sur le territoire des sites de conservation naturelle, dont Göreme, Ortahisar, Çavu?in, Ürgüp et Mustafapa?a, seront strictement contrôlées. En d’autres termes, le plan propose de limiter la croissance spatiale de ces villes aux zones récemment établies. L’aménagement hôtelier prendra en compte les limites fixées en matière de capacité d’accueil. Par ailleurs, le plan a également suggéré qu’il soit conseillé aux autorités locales de réexaminer les décisions concernant les terrains affectés à l’aménagement touristique dans les plans locaux d’urbanisme.

La phase de préparation des plans de zones de conservation pour les sites de conservation urbaine et/ou mixte (urbaine-archéologique) dans les secteurs historiques de Göreme est achevée et prévoit des critères de zonage et des règles et orientations à suivre en matière d’entretien et de restauration des bâtiments inscrits et des autres bâtiments non inscrits mais situés dans les secteurs historiques. Des études de planification semblables sont prêtes pour les villes de Ortahisar et de Uçhisar. Une fois finalisé, un plan de zone de conservation pour l’aire de conservation urbaine de Ürgüp sera effectif. Tous les plans concernés sont constamment mis à jour.

Des équipements appropriés destinés à améliorer la compréhension du bien du patrimoine mondial sont désormais installés dans les cités souterraines de Kaymakl? et de Derinkuyu. Ces mêmes équipements sont requis pour Göreme etPa?aba??.

Les monuments menacés par l’érosion, dont les églises de El Nazar, Elmal?, et Meryemana (Vierge Marie), ont été inscrits sur la liste des monuments nécessitant une intervention prioritaire. Des mesures spécifiques destinées à leur protection, leur restauration et leur entretien sont nécessaires pour chaque site.

Bien que des plans de conservation et des mesures de protection soient en place pour les sites à titre individuel, les principaux acteurs en charge de la gestion des sites reconnaissent qu’un Plan régional intégré pour la zone de conservation et de développement culturel et touristique de Cappadoce est nécessaire afin de protéger les valeurs du bien du patrimoine mondial. Un soutien financier, politique et technique adapté est également demandé afin de garantir la gestion du bien.

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